Un obstacle de taille pour l'industrie américaine du cannabis

L'industrie nord-américaine du cannabis continue d'aller de l'avant, même hors des projecteurs médiatiques. Le 18 mars, les sénateurs Jeff Merkley (R-KY), Bob Menendez (démocrate, New Jersey) et Rand Paul (républicain, Kentucky) ont présenté un projet de loi, le Clarifying Law Around Insurance of Marijuana Act of 2021 ("CLAIM Act"), destiné à assouplir les restrictions fédérales imposées à l'assurance des entreprises liées à la culture, au traitement et à la distribution du cannabis. Les CLAIM Act et Secure and Fair Enforcement (SAFE) Banking Act vont être soumis au Congrès. Si ces deux lois sont adoptées, elles créeront une zone de sécurité permettant aux organismes financiers tels que les banques et les compagnies d'assurance de travailler avec les entreprises de cannabis.

L'incapacité des sociétés américaines de cannabis d'accéder aux services bancaires traditionnels, aux capitaux et aux assurances sans violer la loi fédérale a été un obstacle majeur à une véritable expansion.

En 2019, le projet de loi a été soumis à un Sénat contrôlé par les républicains et a été immédiatement rejeté par 321 voix contre 103. Malgré les importants efforts déployés en 2020, il s'est vu relégué au second plan en raison des effets perturbateurs de la pandémie de Covid-19 et des élections présidentielles. Mais cette fois, c'est différent. Les démocrates ont fait valoir le secteur du cannabis non seulement en tant que source de recettes fiscales, mais aussi à titre d'égalisateur social. Ils disposent aujourd'hui d'une petite majorité dans les chambres haute et basse. Qui plus est, les deux projets de loi bénéficient d'un soutien bipartisan. Il se pourrait donc qu'ils soient adoptés sous peu.

L'industrie du cannabis ne connaît pas de ralentissement aux États-Unis ou dans le monde. De fait, la pandémie a accéléré la consommation de marijuana. Aux États-Unis, 44 États ont voté la légalisation du cannabis à usage médical et/ou récréatif. D'après les dernières prévisions, les ventes américaines atteindront 41,3 milliards $ d'ici cinq ans, à un taux de croissance annuel composé de 15 %.