By Swissquote Analysts
Les e-business chinois mieux positionnés pour la phase de reprise

Le cycle de la pandémie s'est tourné vers l'ouest, où les banques centrales et les gouvernements ont sorti leur boîte à outils pour enrayer la panique sur les marchés financiers. La BCE a notamment surpris en lançant un "Programme de rachat d'urgence face à la pandémie" de neuf mois, consistant en un plan d'aide de 750 milliards EUR qui vient s'ajouter au programme d'achat d'actifs de 120 milliards EUR annoncé il y a une semaine. Alors que l'Europe est confrontée à la fermeture partielle des usines et que les États-Unis montrent des signes de ralentissement, l'activité semble reprendre en Chine après un arrêt de deux mois, laissant entrevoir un redressement plus rapide et plus vigoureux dans cette région. De plus, compte tenu de la baisse attendue de la demande des économies développées, première destination des exportations chinoises, dans les mois à venir, des opportunités devraient se faire jour pour les grandes sociétés chinoises aux modèles commerciaux principalement axés sur l'offre de produits et de services en ligne. Leur part de marché est ainsi appelée à s'accroître du fait de la décélération de leurs concurrents occidentaux, un avantage majeur qui se répercutera sur les saisons de résultats à partir du deuxième trimestre et continuera à porter ses fruits au deuxième semestre 2020.
Depuis la semaine close le 22 février 2020, moment où l'épidémie a marqué un tournant en Chine, les indices de Hong Kong et de Chine continentale se sont montrés plus résilients que leurs homologues américains et européens, affichant un spread de 4 % pour l'écart de fourchette le plus étroit. Suivis de près par les marchés financiers, les chiffres de l'infection dans les pays occidentaux sont encore loin du pic, qui est attendu dans les deux à trois prochaines semaines. Par conséquent, soutenue par une salve de mesures, dont la levée graduelle des restrictions de déplacement qui permet aux salariés chinois de reprendre le travail (environ 80 % d'après Pékin), et la deuxième réduction cette année du ratio des réserves obligatoires annoncée la semaine dernière par la Banque populaire de Chine, libérant 77 milliards USD de liquidités (précédemment : 115 milliards USD), l'économie chinoise et plus particulièrement, les entreprises dont le cœur de métier repose sur le contenu et le commerce en ligne, paraissent bien positionnées pour l'avenir.
C'est le cas, par exemple, de sociétés telles que Tencent Holdings, Alibaba Group, JD.com Inc ou Vipshop Holdings. La demande en jeux et divertissements, ainsi que le besoin croissant de systèmes de livraison d'e-commerce plus rapides dans les villes de petite taille, devraient offrir des opportunités intéressantes aux leaders de ces secteurs. L'adoption de nouvelles initiatives et l'amélioration des technologies existantes grâce à des avancées de la recherche-développement, leur donneraient un solide avantage sur leurs concurrents occidentaux en 2020, ces derniers peinant à couvrir les coûts à court terme sur fond de crise de liquidité.