By Swissquote Analysts
2022 : Année du dividende

2022 : Année du dividende
Dans le contexte d'un léger relèvement du niveau d'équilibre de l'inflation, les dividendes pourraient venir à la rescousse des portefeuilles en quête de revenus à long terme.
La plupart des investisseurs et des observateurs du marché n’ont pas pleinement conscience de l'importance des dividendes dans la performance totale au fil du temps. Même au cours des trois dernières décennies – marquées par la vigueur des actions de croissance – 52 % du rendement total de l'indice S&P 500 provient de l’encaissement et du réinvestissement des dividendes.
Alors que les rendements du dividende s’avèrent, au niveau mondial, plus élevés que les rendements obligataires, nous estimons que les actions peuvent générer une part accrue des revenus du portefeuille.
Nous favorisons les actions d'entreprises affichant un historique de croissance régulière des dividendes, notamment dans les secteurs de la santé, des biens de consommation courante et des semiconducteurs. Outre le rendement fourni, ces investissements ont souvent surperformé les marchés actions.
La force des actions
De nombreux investisseurs s'appuient sur les obligations pour assurer la stabilité et le rendement de leur portefeuille dans les périodes volatiles. Cependant, alors que les taux d'intérêt sont proches de leurs plus bas historiques, la classe d'actifs défensive la plus populaire ne génère pas les meilleures performances nettes d’inflation.
Les taux d'intérêt réels négatifs, qui apparaissent lorsque le taux d'inflation est supérieur au taux d'intérêt nominal, pénalisent même les portefeuilles les plus équilibrés. Il convient dès lors de rechercher des solutions plus créatives.
Certes plus volatiles que les obligations, les actions offrent une alternative attrayante : elles distribuent un revenu stable sous forme de dividendes, tout en générant une appréciation du capital.
Pendant des décennies, les rendements du dividende des actions ont été nettement inférieurs aux rendements obligataires investment grade. Cela a toutefois changé après la crise financière mondiale de 2007-08, qui a incité les banques centrales à maintenir une pression permanente sur les rendements obligataires. Les actions offrent désormais des rendements plus élevés que les obligations investment grade.
Doper votre portefeuille grâce aux dividendes
Urban Dictionary et Investopedia proposent des définitions différentes du DRIP (l’une explique que vous avez du style, l’autre signifie Dividend Reinvestment Plan), mais nous pensons que toutes deux s'appliquent à un portefeuille enrichi par des choix intelligents.
Alors que l’efficacité des dividendes composés est incontestablement sous-estimée, un effort de planification peut s’avérer très rentable. Afin d'accroître la performance, il convient de sélectionner un groupe d'entreprises affichant un solide historique de croissance des dividendes.
En augmentant constamment la rémunération des actionnaires (dans les phases de récession et d'expansion), ces entreprises démontrent leur engagement à accroître leurs bénéfices au fil du temps. Les données disponibles suggèrent qu’elles peuvent générer des performances totales plus élevées. Sur les 30 dernières années, une stratégie d'investissement dans des entreprises offrant une forte croissance des dividendes a surperformé le S&P 500, ainsi que ses indices « value » et « growth ».
Bien qu'il y ait moins de données historiques pour les porteurs de dividendes en dehors des États-Unis, nous pensons que la même stratégie est susceptible de surperformer à l'échelle mondiale. En effet, les facteurs fondamentaux qui sous-tendent la croissance continue des dividendes ne sont pas liés à une zone géographique ou un lieu d'activité particuliers.
Cibler la croissance du dividende plutôt que des dividendes élevés
En ce qui concerne les dividendes, la taille n'a pas d'importance. En revanche, la qualité est essentielle. Les entreprises capables de faire fructifier régulièrement leurs dividendes ont tendance à surperformer celles dont les versements sont si élevés qu'elles doivent finalement les suspendre ou les réduire.
Au cours des 47 dernières années, la surperformance des entreprises ayant accru leurs dividendes atteint plus de 3 % par an, avec une volatilité inférieure de 30 %. Les acteurs qui affichent un historique de croissance des dividendes solide offrent souvent un rendement du dividende et des ratios de distribution et d'endettement modérés. De fait, ils ont eu tendance à générer des performances de long terme supérieures à celles des placements alternatifs (à haut rendement comme à faible rendement).
En revanche, les stratégies de dividende élevé présentent souvent des rendements indicatifs supérieurs au double de ceux du marché, ce qui peut sembler séduisant pour les investisseurs. Ces rendements plus élevés présentent toutefois des risques importants.
Nous constatons que les entreprises présentant les rendements nominaux les plus élevés affichent en réalité une génération de flux de trésorerie plus faible, un rendement des capitaux propres inférieur et un endettement plus important. Dans ces cas, le très haut rendement est un signal d'alerte indiquant que les entreprises distribuent une part excessive de leurs bénéfices et que les investisseurs doivent anticiper une réduction du niveau de dividende.
Il a rarement été aussi difficile d'obtenir des revenus pour les portefeuilles, et il ne semble pas y avoir beaucoup de répit à l'horizon pour les investisseurs. Bien que les taux d'intérêt puissent augmenter par rapport aux niveaux actuels, la hausse ne devrait pas être considérable. Les rendements des liquidités et de nombreuses obligations devraient donc rester faibles. Dans un tel scénario, les dividendes des actions remplaceront une partie du revenu que ne procurent plus les liquidités et les obligations.