Research Market strategy
By Swissquote Analysts
Published on 16.03.2023
Morning news

Credit Suisse emprunte 50 milliards de francs suisses à la Banque nationale suisse

Topic of the day

Après la faillite de SVB aux États-Unis vendredi, qui a déclenché un vaste mouvement de défiance des investisseurs, les indices ont subi un nouveau coup de semonce en raison des risques de défaillance de Credit Suisse et de ses éventuelles répercussions sur l'ensemble du système financier. Déjà sous pression depuis de longs mois, l'action de la banque suisse s'est effondrée mercredi de 24,2%, à 1,70 franc suisse, après avoir touché un nouveau point bas historique en séance. Credit Suisse a annoncé dans la nuit de mercredi à jeudi qu'elle exercerait une option lui permettant d'emprunter jusqu'à 50 milliards de francs suisses (50,7 milliards d'euros) auprès de la Banque nationale suisse (BNS), afin d'essayer d'endiguer les inquiétudes concernant ses liquidités. Le groupe a ajouté que cette mesure "soutiendrait" ses principales activités et ses clients pendant qu'il "prend les mesures nécessaires pour créer une banque plus simple et plus recentrée, fondée autour des besoins de ses clients“. Les déclarations du président de Saudi National Bank, le premier actionnaire de Credit Suisse, qui a exclu tout nouvel apport de liquidités à l'institution a fait dévisser son cours de Bourse mercredi, déclenchant une onde de choc sur les marchés financiers européens et particulièrement sur les valeurs bancaires. Mercredi soir, la BNS a indiqué qu'elle apporterait des liquidités, si nécessaire, à la banque. "Il n'existe aucun risque de contagion directe entre les problèmes auxquels sont confrontés certains établissements bancaires aux Etats-Unis et le marché financier suisse", a assuré la banque centrale dans un communiqué commun avec l'autorité suisse des marchés (FINMA).

Swiss stocks

Mercredi, le marché suisse des actions a subi une forte baisse, à l'instar des autres bourses européennes. Credit Suisse y a largement contribué. Le SMI a perdu 1,9 pour cent à 10.516 points. Sur les 20 valeurs du SMI, 16 perdants et 4 gagnants se sont affrontés. 325,32 millions d'actions ont été échangées (mardi : 106,73). Selon la société d'informations et d'analyses financières Morning Star, les spreads de crédit sur Credit Suisse intègrent désormais la possibilité d'un défaut de paiement. Toutefois, une restructuration ou une recapitalisation de la banque est plus probable. Le titre de Credit Suisse a chuté temporairement de plus de 30 pour cent, et à la fin du négoce, la baisse était de 24,2 pour cent. Dans le sillage de la débâcle de Credit Suisse, l'UBS a perdu 8,7% et Julius Baer 7%. Les titres d'assurance ont également enregistré des pertes significatives. Swiss Life a reculé de 5,8 % et Swiss Re de 5,1 %. Zurich Insurance a baissé de 4,1 pour cent, tout comme Partners Group. Les valeurs pharmaceutiques Roche (inchangé) et Novartis (+0,8%), ainsi que Nestlé (+0,1%) et Swisscom (+0,4%), considérées comme moins dépendantes de la conjoncture, ont pu se libérer de la spirale négative du SMI. En l'absence de nouvelles, c'est Givaudan qui a enregistré la meilleure performance du jour (+1,2%).

International markets

Europe

Les Bourses européennes ont lourdement chuté mercredi, dans un contexte de défiance vis-à-vis des valeurs bancaires alors que les investisseurs s'inquiètent au sujet de la survie de Credit Suisse et des risques qu'une éventuelle faillite ferait peser sur l'ensemble du système financier. L'indice Stoxx Europe 600 a clôturé en repli de 2,9%, à 436,5 points. A Paris, le CAC 40 et le SBF 120 ont abandonné 3,6% chacun. L'indice phare de la Bourse de Paris a enfoncé le seuil des 7.000 points pour la première fois depuis fin janvier. Le DAX 40 à Francfort a lâché 3,3%, tandis que le FTSE 100 à Londres a reculé de 3,8%. Déjà en difficulté depuis de longs mois, Credit Suisse s'est effondrée mercredi de 24,2%, à 1,70 franc suisse, après avoir touché un nouveau plus bas historique en séance. A Paris, Société Générale et BNP Paribas ont plongé respectivement de 12,2% et 10,1%, tandis que Crédit Agricole a baissé de 5,2%. A Zurich, UBS a perdu 8,7%, tandis que les banques allemandes Deutsche Bank et Commerzbank ont reculé respectivement de 9,3% et 8,7%. Le groupe diversifié Bolloré (+8,3%) a annoncé son intention de racheter 9,78% de son capital dans le cadre d'une offre publique d'achat simplifiée (OPAS), après avoir enregistré en 2022 une plus-value exceptionnelle liée à la cession de ses activités de transport et logistique en Afrique. Yves Perrier a quitté ses fonctions de président du conseil d'administration d'Amundi (-5,7%), a annoncé la société de gestion. Le groupe de construction et de concessions Vinci (-4,4%) a annoncé la poursuite du redressement de l'activité de ses aéroports et un recul du trafic sur ses autoroutes en février. Le groupe espagnol de prêt-à-porter Inditex (-5,1% à Madrid) a annoncé mercredi que la dynamique de ses ventes s'était poursuivie au début de l'exercice 2023-2024 et qu'il augmenterait son dividende au titre de l'exercice 2022-2023.

United States

Wall Street a terminé majoritairement en baisse mercredi dans le sillage des bourses en Europe, où les difficultés de Credit Suisse ont déclenché une nouvelle tourmente dans le secteur bancaire. L'indice Dow Jones (DJIA) a clôturé en repli de 0,9%, à 31.874,57 points tandis que l'indice élargi S&P 500 a reculé de 0,7% à 3.891,33 points. A la faveur d'un sursaut en fin de séance, le Nasdaq Composite a terminé pour sa part en hausse de moins de 0,1%, à 11.434,05 points. Les valeurs bancaires américaines ont repris le chemin de la baisse mercredi. Citigroup a perdu 5,4%, JPMorgan a cédé 4,7%, Goldman Sachs a abandonné 3,1%, Bank of America a reculé de 1% et Wells Fargo a cédé 3,3%. Les banques régionales, qui s'étaient redressées mardi après leur plongeon provoqué par la faillite de SVB, se sont également de nouveau trouvées sous pression. PacWest a chuté de 12% et First Republic Bank a lâché 21,4%. T-Mobile US a présenté un projet d'acquisition des marques spécialisées dans les offres prépayées Mint Mobile et Ultra Mobile, ainsi que du distributeur Plum. T-Mobile prévoit d'acquérir la maison mère de ces sociétés, Ka'ena Corp., pour 1,35 milliard de dollars. Les valeurs technologiques ont tiré la bourse vers le haut, Netflix Inc. gagnant 3 % pour clôturer à 303,79 dollars. Charles Schwab Corp. qui avait été affecté par la chute des banques, a progressé de 5,1 % pour atteindre 59,55 dollars.

Asia

Les craintes d'une crise financière pèsent sur les bourses asiatiques ce jeudi. Le Nikkei-225 perd 0,9 pour cent à 26.973 points dans le sillage de la crise du secteur financier. Sumitomo Mitsui Trust recule de 6,1 pour cent et Dai-ichi Life Holdings de 6,6 pour cent. Japan Post Bank perd 7,1 pour cent et glisse sous le prix d'émission. En Chine, le HSI de Hong Kong cède 1,3 pour cent et le Composite de Shanghai 0,6 pour cent. En Corée du Sud, le Kospi recule de 0,2 pour cent et se redresse ainsi nettement par rapport à ses niveaux les plus bas. Ici aussi, les titres financiers sont sous pression. Hana Financial Group abandonne 3 pour cent.

Bonds

Sur le marché obligataire, le rendement de l'obligation du Trésor à deux ans a chuté de 31 points de base, à 3,914%. Celui du titre à 10 ans a perdu 16 points de base, à 3,472%. Le rendement des emprunts à deux ans de la Confédération Suisse était dernièrement coté à 1,062 et celui à dix ans à 1,135%.

Analysis

Objectif Clariant : Goldman Sachs abaisse à 18,20 (19,70) francs - Buy
Objectif Inficon : UBS augmente à 1100 (1010) Fr. - Buy
Objectif Temenos : Goldman Sachs augmente à 66 (58) Fr. - Neutral

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