Credit Suisse, empêtrée dans de nombreux déboires, a annoncé jeudi un vaste plan de relance comprenant une "restructuration radicale" de la banque d'affaires et une réduction des coûts de 15% d'ici 2025. La banque veut par ailleurs lever environ 4 milliards de francs. L'entité CS First Boston doit être autonomisée et le groupe veut créer une unité de défaisance pour ses activités déficitaires, selon un communiqué. L'établissement compte lever quelque 4 milliards de francs par l'émission de nouvelles actions, notamment auprès de Saudi National Bank qui s'est engagé à hauteur de 1,5 milliard ou 9,9% du capital-actions. Credit Suisse table sur des coûts de 2,9 milliards jusqu'à fin 2024. L'établissement cumule aussi d'autres soucis. La débâcle du fond spéculatif américain Archegos a coûté plus de 5 milliards de francs à la grande banque. Cette dernière est également empêtrée dans la liquidation des fonds Greensill, du nom de la société britannique d'affacturage en faillite, où elle était initialement exposée à hauteur de 10 milliards de dollars. L'année dernière, Credit Suisse avait souffert en particulier de ces deux scandales, subissant une perte nette de 1,6 milliard de francs. Credit Suisse prévoit une augmentation de capital de 4 milliards de francs. Le directeur de l'Investment Bank Christian Meissner quitte la banque avec effet immédiat, a annoncé le CS jeudi.

La Bourse suisse a poursuivi mercredi sur la lancée positive des deux premières séances de la semaine. Le SMI a fini en hausse de 0,41% à 10'817,21 points. Sur les 30 valeurs vedettes, 23 ont progressé et sept reculé. Le podium du jour se compose d'Adecco (+2,5%), Alcon (+2,2%) et Lonza (+1,9%). Au lendemain des résultats trimestriels de Novartis (+1,0%), trois analystes ont abaissé l'objectif de cours avec des recommandations entre "underweight" et "buy". Les chiffres se sont avérés sans surprise et la direction a confirmé dans les grandes lignes ses prévisions pour l'ensemble de l'exercice, a notamment commenté Bank of America. Nestlé (+0,2%) a gagné un peu de terrain, Roche (-0,3%) en a perdu. Swiss Re (+0,2%), qui publie ses résultats sur neuf mois vendredi, a également progressé. Les analystes tablent sur une perte nette de 451 millions de dollars. Le réassureur aura été plombé par les catastrophes naturelles, principalement l'ouragan Ian aux Etats-Unis. Ce sera aussi le cas pour Holcim (+0,8%) qui dévoilera ses chiffres au 3e trimestre. Les experts parient sur des ventes de 7,7 milliards de francs et un Ebit de 1,5 milliard. UBS (-1,1%) a terminé lanterne rouge, derrière Swatch (-0,9%) et Logitech (-0,8%). L'action de la banque aux trois clés avait fortement progressé la veille après les chiffres trimestriels. A la veille de la présentation de sa nouvelle stratégie et de ses résultats trimestriels, Credit Suisse (-0,5%) a cédé du terrain.

Les Bourses européennes ont gagné du terrain mercredi, rassurées par la bonne tenue de Wall Street malgré des résultats d'entreprises décevants dans le secteur technologique outre-Atlantique. L'indice Stoxx Europe 600 a clôturé en hausse de 0,7%, à 410,3 points. A Paris, le CAC 40 et le SBF 120 ont pris 0,4% et 0,5% respectivement. A Francfort, le DAX 40 a progressé de 1,1%, tandis que le FTSE 100 a gagné 0,6% à Londres. Orpea a plongé de 33% après que l'exploitant de maisons de retraite a annoncé avoir obtenu l'ouverture d'une procédure amiable de conciliation auprès du président du tribunal de commerce spécialisé de Nanterre. Les discussions avec les créanciers portent notamment sur la conversion en actions de la dette non sécurisée du groupe, soit 4,3 milliards d’euros. Michelin a perdu 1,8% après avoir a abaissé sa prévision de flux de trésorerie structurel pour l'exercice 2022. Atos a bondi de 14% après avoir annoncé une croissance organique de son chiffre d'affaires au troisième trimestre et confirmé ses prévisions annuelles. OVHcloud (+8,6%) prévoit une nouvelle accélération de la croissance de ses revenus lors de l'exercice qui s'achèvera fin août 2023. Pour la période, les dirigeants anticipent une croissance organique du chiffre d'affaires comprise entre 14% et 16%, au lieu des 13% attendus par les analystes. Le fabricant italien de chaussures de luxe Tod's a chuté de 19% mercredi à la Bourse de Milan, après avoir annoncé l'échec de l'offre publique d'achat (OPA) lancée par la famille fondatrice Della Valle pour le retirer de la cote. Heineken perdu 5,4% à Amsterdam après la publication de résultats inférieurs aux attentes au troisième trimestre et l'annonce de perspectives prudentes.

La Bourse de New York a interrompu sa progression mercredi, lestée par les valeurs technologiques après les publications trimestrielles décevantes de Microsoft, Alphabet et Texas Instruments. Résistant grâce aux résultats de Visa, l'indice Dow Jones (DJIA) a fini quasiment inchangé à 31.839,64 points. Mais l'indice élargi S&P 500 a cédé 0,7%, à 3.830,60 points. Le Nasdaq Composite, riche en valeurs technologiques, a chuté pour sa part de 2%, à 10.970,99 points. L'action Boeing (-8,9%) a chuté après l'annonce par l'avionneur d'un creusement de ses pertes et d'un chiffre d'affaires inférieur de près de 2 milliards de dollars au consensus au troisième trimestre, dans un contexte difficile pour ses activités de défense. Le géant des logiciels Microsoft (-7,7%) a publié mardi un bénéfice et un chiffre d'affaires supérieurs aux attentes au premier trimestre de son exercice décalé, mais sa prévision de revenus pour le trimestre en cours se situe en deçà du consensus. Alphabet (-9,6%), la maison mère de Google, a publié un bénéfice et un chiffre d'affaires trimestriels inférieurs aux attentes, alors que la croissance de ses recettes publicitaires a ralenti. Le groupe de semi-conducteurs Texas Instruments (-2,7%) a présenté une prévision de chiffre d'affaires inférieure au consensus pour le quatrième trimestre, évoquant un affaiblissement de la demande dans quasiment tous les secteurs de l’économie. Le géant des cartes de crédit Visa (+4,6%) a fait part mardi de résultats supérieurs aux attentes au quatrième trimestre de son exercice décalé. Le groupe a également relevé son dividende trimestriel de 20%, à 45 cents par action, et a annoncé un nouveau programme de rachats d'actions de 12 milliards de dollars. Mobileye Global, filiale d'Intel (+0,7%), s'est envolé pour sa première cotation, après avoir été déjà introduite à un prix supérieur à la fourchette indicative lors du placement. L'action de la filiale d'Intel spécialisée dans les systèmes d'aide à la conduite et les véhicules autonomes a clôturé à 28,97 dollars, soit un bond de 38% par rapport à son prix d'introduction de 21 dollars.

En Asie, les principaux indices boursiers affichent une performance contrastée jeudi. Le Hang Seng de la Bourse de Hong Kong gagnait 1,7 pour cent. Le Kospi à Séoul avançait 1,4 pour cent. Les données de croissance meilleures que prévu donnent envie d'acheter. En revanche, le Nikkei-225 cédait de 0,1 pour cent à Tokyo. L'indice Shanghai Composite abandonnait 0,1 pour cent.

Sur le marché obligataire, le taux de l'emprunt du Trésor américain à 10 ans a reculé de 10 points de base, à 4,011%, après avoir atteint son plus haut niveau depuis quatorze ans dans la matinée. Le taux à 2 ans a cédé 4 points de base, à 4,42%.

JP Morgan relève l'objectif d'UBS à 20,70 (20) CHF - Overweight
DZ Bank abaisse l'objectif de Novartis à 91 (95) CHF - Buy
Bank of America augmente l'objectif d'Air Liquide à 170 (160) EUR - Buy

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